La colocation est devenue un véritable mode de vie, qui accompagne au même titre la location classique. Un moyen économique de se loger, mais pas que !
La colocation n’est plus seulement réservée aux jeunes étudiants. Avec la hausse des loyers et l’inflation qui s’installe, il devient de plus en plus difficile de se loger convenablement avec un budget raisonnable. Pour certains locataires, la solution est soit de s’expatrier à la campagne, soit de réduire les coûts en partageant le loyer avec d’autres personnes. Longtemps considéré comme une mode étudiante, la colocation devient réalité pour un grand nombre de jeunes actifs et salariés qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts. « Sur notre site, 60 % des colocataires inscrits sont des actifs contre 40 % d’étudiants » nous précise Alexandre Gonzales, responsable du site Appartager. Cela se vérifie surtout dans les grandes villes, comme Paris, Lyon ou Lille, qui deviennent des pôles de recrutement très prisés des jeunes actifs grâce à l’avènement des start-ups. Et ça concorde parfaitement avec le profil des colocataires : l’âge moyen est de 27 ans. En effet, la part des 21-25 ans vivant en colocation a largement baissé, tant que les 26-40 ans grignotent des parts chaque année. On l’a dit, la colocation n’est plus réservée aux étudiants et s’ancre de plus en plus dans la réalité économique.
Si vous pensez toujours que la colocation ressemble à l’« Auberge espagnole » — magnifique film français de Cédric Klapisch sorti en 2002, alors réveillez-vous, le monde a bien changé depuis. Aujourd’hui, la colocation s’installe comme un moyen économique de loger, plutôt qu’un moyen de se regrouper pour faire la fête entre jeunes. Si, heureusement, l’amusement est toujours permis, la colocation est surtout devenue une nécessité pour un bon nombre de colocataires. Les « ménages complexes », comme l’Insee aime les appeler, ont des revenus trop faible pour prétendre à un logement seul. L’augmentation des loyers est le premier responsable (à Paris, le loyer moyen au m² est de 33,89 €/m² pour un trois pièces). Selon une étude menée par LocService en 2021, le loyer moyen d’une chambre en colocation s’élève à 468 euros, charges incluses. À noter qu’il existe de fortes disparités selon les villes. En province, le loyer moyen en colocation est de 392 euros, en Île-de-France il s’élève à 542 euros et à Paris il est de 715 euros (en 2021). Des montants beaucoup plus accessibles qui justifient largement le succès de la colocation.
Avec la colocation, les investisseurs, eux, ont vu naître une opportunité. Dans les grandes villes, et parfois ailleurs, la demande est fortement supérieure à l’offre disponible. Cela rend de plus en plus difficile l’accès au logement, et met donc la balle dans le camp des investisseurs, qui seront sûrs que des locataires viendront en masse dans l’espoir d’obtenir une chambre. D’après l’étude de LocService, La Rochelle est la grande ville dans laquelle le marché est le plus tendu. Voici le top 5 des villes avec le plus de demandes par chambre :
Top | Villes | Nombre de demandes par chambre |
---|---|---|
1 | La Rochelle | 7,9 |
2 | Lyon | 4,8 |
3 | Lille | 4,7 |
4 | Paris | 4,6 |
5 | Angers | 3,4 |
Une très forte demande qui arrange bien les propriétaires et investisseurs, qui sont de plus en plus nombreux à miser sur la colocation pour rentabiliser leurs biens. Certains professionnels du secteur avancent même le chiffre de 30 % d’augmentation par an de la demande d’investissements en colocation. Le développement de la colocation à favoriser l’émergence de nouveaux acteurs, notamment des start-ups spécialisées dans la colocation sur Internet, des plateformes de mise en relation ou des associations pour les personnes fragiles (séniors, handicapés…). La colocation a créé un nouveau marché qui tend à se développer de plus en plus. Entre colocation, coworking et coliving, nous entrons dans une nouvelle ère de l’immobilier !
Au-delà de la nécessité financière, la colocation est aussi un mode vie. Elle nous amène à partager notre vie et nos intérêts avec d’autres personnes. Chez les jeunes actifs, la plupart des colocataires sont des personnes avec un faible revenu, mais aussi ceux ayant vécus un changement de vie (divorce, mutation, dépression…). Une solution de replis qui permet de se reprendre en main et de démarrer sa nouvelle vie avec de la compagnie, pour éviter les moments de solitude. Les agences et acteurs de l’immobilier ont tendance à rechercher des groupes de locataires avec les mêmes intérêts ou se connaissant déjà pour éviter de mettre à l’écart l’un des membres et que la vie communautaire puisse faire son œuvre. Et au fil de l’eau, les problèmes financiers et personnels deviennent un groupe. Un groupe d’étudiants, de jeunes actifs ou de séniors qui vivent ensemble pour s’ouvrir à une nouvelle aventure, et non plus pour survivre.
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