Les fontaines du 5e au fil de l’eau et de l’Histoire


Le Quartier latin n’est pas seulement la source de tous les savoirs. Il est également l’un des territoires abritant le plus grand nombre de fontaines, parmi les plus anciennes et les plus notables d’un point de vue architectural et esthétique. Avec 16 des quelque 200 fontaines présentes dans l’espace public, le 5e est l’arrondissement le mieux pourvu de tout Paris. Ce nombre, élevé, ne tient pas compte des neuf fontaines aujourd’hui disparues, édifiées pour la plupart au XVIe siècle et détruites, reconstruites de façon plus modeste ou laissées en déshérence durant la seconde moitié du XIXe siècle à mesure que l’eau potable gagnait les espaces public et privé. Citons les fontaines Saint-Victor, Saint-Benoit, Saint Séverin, de la Montagne Saint-Geneviève, des Carmes ou de la porte Saint-Michel.

Fontaine Wallace en applique

De nos jours, trois fontaines sont protégées au titre des monuments historiques, à savoir les fontaines Cuvier, du Collège de France et du Pot-de-Fer, qui est également la plus ancienne de l’arrondissement encore visible. La fontaine Childebert, construite en 1715, a vécu la première partie de sa vie à Saint-Germain-des-Prés, avant d’être installée dans l’actuel square Paul-Langevin en 1875 alors que son quartier d’origine subissait les profonds réaménagements voulus par le baron Hausmann. Au XIXe siècle, la fontaine Sainte-Geneviève a vu le jour en 1810, tandis que fut érigée, en 1857, la fontaine du Jardin des Plantes que l’on doit à Jacquemart. Le siècle se referme sur l’édification d’une fontaine aussi insolite qu’admirable d’un point de vue technique, la fontaine des Boulangers, square Scipion, où grès et céramique se marient harmonieusement dans un ensemble aussi monumental que raffiné.

Fontaine Childebert

Le XXe siècle a vu naître la statue dédiée à Octave Gréard devant la Sorbonne en 1909, la délicieuse fontaine mauresque à proximité de la Grande mosquée en 1929, la fontaine du square Capitan ou la fontaine rendant hommage aux découvreurs de la quinine, Pelletier et Caventou, en 1951 dans le haut du boulevard Saint-Michel. Les dernières années ont également vu l’éclosion de nouvelles fontaines remarquables tant d’un point de vue esthétique que symbolique dans tout le 5e. Que l’on pense à la « bouche de la vérité » place Jussieu, à la fontaine Viviani, véritable allégorie de la vie de Saint-Julien-le-Pauvre, à celle de la place Lucien-Herr, aux fontaines du Val-de-Grâce ou de la Sorbonne d’Yves Boiret, de la place Georges-Moustaki et de la rue de Bazeilles de Guy Lartigue, ainsi qu’à celles des places de la Contrescarpe ou de l’Estrapade. La fontaine de l’Hydrorrhage, construite quai Saint-Bernard en 1975 et dont les thèmes pour le moins licencieux lui valurent des actes de vandalisme, est aujourd’hui tapie dans l’ombre d’arbustes qui la soustrait à la curiosité des promeneurs.

Fontaine Octave Gréard

Si le 5e n’accueille que 4 des quelque 120 fontaines Wallace parisiennes, il héberge en revanche, à deux pas de la remarquable fontaine Cuvier, la seule fontaine en applique rue Geoffroy Saint-Hilaire, modèle unique en son genre. Monumentales ou modestes, uniques ou incarnation d’un style parisien, oubliées ou inattendues, les fontaines du 5e incarnent la richesse de l’histoire et de l’identité de notre arrondissement comme celle de la capitale.

Source : Cinq Magazine

Gégé
Author: Gégé

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